L'aliénation parentale , qui est un abus psychologique de l'enfant, fait polémique: reconnu au Canada et dans certains certains pays européens, ce concept a encore du mal à trouver sa voir en France,d 'autant plus qu'il a été rejeté par le Comité scientif
L'aliénation parentale désigne l'ensemble des manifestations psychopathologiques observées chez les enfants soumis à des séparations parentales très conflictuelles, aboutissant au rejet injustifié et inexplicable d'un parent par une enfant.
Ainsi que le rappelle de Docteur Bensussan, expert psychiatre agréé par la Cour de cassation,"si les individus pris un à un sont exempts de pathologie psychiatrique, leurs relations sont pathologiques, empreinte de haine, voire de dégoût."
Lors de la séparation des époux, le divorce se focalise alors sur les enfants, qui en deviennent l'enjeu.
Et lorsque la séparation parentale devient particulièrement conflictuelle, on est bien souvent amené à constater "une aliénation parentale" d'un parent sur l'enfant.
Encore méconnu de nombreux professionnels, le concept d'aliénation parental est passionnel tout autant que polémique, et les experts qui ont tenté de la définir ne sont pas toujours d'accord entre eux. Les définitions sont multiples, d'autant que le concept ne figure pas dans la classification internationale des maladies pas plus que dans la classification américaine.
Certains, comme le professeur Richard GARNER, pédopsychiatre américain auteur de nombreuses publications, a même considéré que dans 80% des cas, la cause de cette aliénation proviendrait du parent "gardien" de l'enfant, et donc, pour 80%, des femmes. Du coup, certains courants féministes ont donc affirmé que ce concept était une invention des pères , voire des pères "abuseurs".
La définition la plus récente, que l'on pourrait retenir, est celle du docteur BERNET:
'l'aliénation parentale est la condition psychologique particulière d'un enfant (habituellement dont les parents sont engagés dans une séparation très conflictuelle) qui s'allie fortement à un de ses parents (le parent préféré) et rejette la relation avec l'autre parent (le parent aliéné) sans raison légitime".
La pratique permet de constater que cette aliénation parentale peut provenir tant du père que de la mère, aucun n'en étant exempt.
La difficulté sera de prouver:
- l'alliance exclusive de l'enfant avec le parent opposé
- sans raison légitime.
Il existe par ailleurs plusieurs stades d'aliénation: un stade léger, un stade modéré et enfin un stade sévère, le premier réunissant certains des critères définis par le docteur GARDNER, le second, davantage, et le stade sévère tous les critères, à savoir:
- 1) désir affirmé de ne plus voir le parent rejeté, dit aliéné.
- 2) rationalisation absurde et parfois futile pour disqualifier le parent aliéné,
- 3) manque d'ambivalence avec une vision binaire: l'un des parents est entièrement bon l'autre entièrement mauvais, sans que l'on ne retrouve le moindre bon souvenir du côté de ce dernier.
- 4)phénomène du penseur dit "indépendant": l'enfant dit: "c'est moi qui pense cela, personne ne m'a influencé"
- 5) l'enfant se présente comme le soutien inconditionnel du parent aliénant
- 6) l'animosité ne se limite pas au parent aliéné, mais à l'ensemble de son univers, pourtant parfois et autrefois aimé,
-7) l'enfant fait preuve d'une absence de culpabilité et d'une dureté à l'égard du parent aliéné, auquel il semble avoir déclaré la guerre
- 8) l'enfant reprend à son compte, comme des souvenirs authentiques, des récits faits par le parent favori, dont il ne peut, selon toute vraisemblance, se souvenir.
On aboutit ainsi véritablement au "désamour" du parent aliéné, à "une désaffection parentale", qui conduit l'enfant à refuser de visiter ledit parent.
Lorsque l'un des parents constate un tel comportement de l'enfant avec lequel jusqu'à présent il entretenait des relations affectueuses et complices, il doit alors solliciter la désignation d'un expert psychiatre devant le Juge aux affaires familiales, en même temps qu'il lui demandera de statuer sur la résidence de l'enfant.
Mais l'expertise portera nécessairement sur l'ensemble de la famille, à savoir les deux parents et les enfants.
Il ne faut pas tarder à agir, car lorsque l'enfant a atteint le stade sévère, son comportement risque d'être irréversible.
La pathologie du parent aliénant dans ses relations avec l'enfant peut être telle que ce n'est plus l'enfant qui compte, mais la destruction de l'autre parent, et l'on a vu certains parents qui préféraient perdre leur enfant plutôt que de le partager. avec l'autre parent
Le but devient alors l'éradication de l'autre parent et de sa famille, c'est à dire la négation de la moitié du "génogramme" de l'enfant, sapant ainsi l'identité même de ce dernier, qui ne peut plus aller dans la vie qu'en boitant, faute de pouvoir s'appuyer sur ses deux jambes, que sont ses deux parents.
Cependant, si l'expertise psychiatrique établit un diagnostic permettant au juge aux affaires familiales de statuer sur la résidence de l'enfant et sur les modalités de l'exercice de l'autorité parentale au regard des conclusions de l'expert, aucun suivi psychiatrique du parent aliénant ne sera ordonné, cette mission ne rentrant pas dans les pouvoirs de ce Juge.
Si l'aliénation parentale est établie,le Juge pour enfant pourra être saisi, en exposant que l'enfant est en danger du fait cette aliénation patentable, ce qui permettra au Juge pour enfant, après une éventuelle mesure d'investigation judiciaire, d'ordonner une mesure d’assistance éducative, ce qui permettra à une équipe pédagogique d'assister les parents et l'enfant.
En Allemagne des mesures de prévention ont commencé à être mises en oeuvre, grâce à l'encadrement des familles par les experts ou des médiateurs pendant plusieurs mois.
On retrouve cet encadrement psycho-juridique auprès du juge des enfants, mais une fois l'aliénation constatée.
La France commence à prendre en considération ce concept d'aliénation parentale, puisque dans un arrêt du 26 juin 2013, la Cour de Cassation a approuvé une Cour d'appel d'avoir ordonné le transfert de la résidence habituelle d'un enfant en raison même d'une aliénation parentale.
Il est certain que les Juges seront de plus en plus amenés à examiner ces situations et à en tenir compte dans les décisions qu'ils rendront pour fixer la résidence des enfants dont les parents sont enfermés dans un conflit exarcébé.
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